Histoires pour enfants

Lana et la tétine disparue

Histoires pour enfants

Lana, une fillette de dix ans au village de Clairval, perd sa précieuse tétine magique et, accompagnée de son ours Barnabé, accepte les trois épreuves imposées par un mystérieux sorcier pour la retrouver. Entre labyrinthe de la bibliothèque, sauvetage d’un renard blessé et affrontement de sa propre peur, Lana découvre que le véritable enchantement réside dans le courage, la bonté et la générosité.
Lana et la tétine disparue

Dans le petit village de Clairval, niché entre des collines verdoyantes et une rivière chantante, vivait une fillette nommée Lana. Âgée de dix ans, Lana était connue pour sa curiosité insatiable et son esprit débordant d’imagination. Elle portait souvent une grande cape bleu azur, héritée de sa grand-mère, qui flottait derrière elle lorsqu’elle courait dans les ruelles pavées.

Depuis sa naissance, Lana ne se séparait jamais de sa précieuse tétine. Celle-ci n’était pas ordinaire : elle était ornée d’un petit cristal rose qui pétillait doucement quand le soleil se couchait. La tétine avait quelque chose de rassurant pour Lana, un lien avec les souvenirs doux de son enfance.

Aux côtés de Lana se tenait toujours son fidèle compagnon, un vieil ours en peluche qu’elle appelait Barnabé. Barnabé avait été le premier cadeau que lui avait offert son père avant de partir pour un long voyage. L’ours était usé par le temps, mais ses yeux de bouton brillaient encore d’une étincelle bienveillante, et Lana lui confiait souvent ses rêves et ses peurs.

Un soir de printemps, alors que les lanternes s’allumaient dans les maisons et que le chant des grenouilles résonnait près de la mare, Lana perdit sa tétine. Elle s’en rendit compte lorsqu’elle se glissa sous sa couette et sentit ce vide familier contre ses lèvres. Son cœur se serra.

– Barnabé, ma tétine a disparu ! s’exclama-t-elle en tremblant.

L’ours resta silencieux, mais Lana lut dans ses yeux en bouton une promesse muette : ensemble, ils la retrouveraient.

Au matin, Lana partit à la recherche de son trésor. Elle fouilla d’abord sa chambre, soulevant ses vêtements et cherchant sous le lit. Rien. Puis elle descendit dans la cuisine où sa mère préparait des tartines.

– Maman, as-tu vu ma tétine ? demanda Lana en les yeux pleins d’inquiétude.

Sa mère sourit doucement : – Non, ma chérie. Peut-être es-tu allée la poser dans le jardin hier soir ? Essaie de regarder près de l’ancienne balançoire.

Poursuivant ses recherches, Lana gagna le jardin, où le parfum des rosiers embaumait l’air. Barnabé pendait à son bras, témoin de chaque instant. Sous la balançoire, quelques pétales éparpillés, mais pas de tétine. Dépitée, Lana continua vers la place du village.

Les habitants l’aperçurent en train de scruter les bancs et les murets, Barnabé serré contre elle. « Elle cherche encore sa tétine ! » murmurait-on. Certains s’esclaffaient gentiment, d’autres regardaient avec compassion.

Soudain, une voix grave retentit derrière elle :

– Tu cherches ceci, petite ? demanda un homme enveloppé dans une longue cape noire.

Lana se retourna et découvrit un sorcier, le visage masqué par l’ombre de sa capuche. De ses doigts osseux, il tenait la tétine, dont le cristal rose scintillait mollement.

Lana recula, effrayée. Barnabé semblait se raidir dans ses bras comme s’il sentait le danger.

– Rends-la-moi ! s’écria Lana d’une voix tremblante, mais déterminée.

Le sorcier rit, un son sourd et froid. – Tu devras me prouver que tu la mérites. Ta tétine est un artefact magique qui renferme la poussière étoilée de la Voie Lactée. Seuls les cœurs purs peuvent l’utiliser.

Lana sentit son courage vaciller, mais elle serra Barnabé contre elle et répondit : – Que dois-je faire ?

– Trois épreuves, expliqua le sorcier. D’abord, l’épreuve de l’esprit : résoudre l’énigme du labyrinthe de la bibliothèque. Ensuite, l’épreuve du cœur : aider la créature blessée qui gémit sous le vieux chêne. Enfin, l’épreuve du courage : affronter ta plus grande peur devant la grotte des ombres.

– J’accepte, dit Lana, déterminée.

Le sorcier lança un sort et l’air scintilla autour de Lana et Barnabé. En un clin d’œil, ils furent transportés devant la porte massive de la bibliothèque ancienne, dont les murs étaient tapissés d’ouvrages épais et poussiéreux.

« Énigme », disait une inscription gravée en lettres argentées : « Dans le silence, je guide les explorateurs du temps. Sous mes pages, reposent mémoires et secrets. Qui suis-je ? »

Lana parcourut les rayons d’un pas hésitant. Barnabé pointa du doigt une table où reposait un livre ouvert sur une carte ancienne du village. Tout devint clair : la réponse était « un livre ».

– Un livre ! s’exclama-t-elle.

Au mot prononcé, la porte grinça et s’ouvrit. Le sorcier les attendait déjà près du vieux chêne. Près de lui, un petit renard blanc gisait, sa patte prise dans un piège.

L’épreuve du cœur commença. Sans hésiter, Lana s’agenouilla et examina la patte blessée. Elle sortit de son sac un mouchoir propre et banda soigneusement la plaie pour stopper le saignement.

« Je vais te libérer », murmura-t-elle au renard. Avec précaution, elle desserra les branches du piège et aida l’animal à se dégager. Le renard secoua la tête, regarda Lana de ses yeux clairs, puis s’enfuit parmi les herbes hautes.

Le sorcier hocha la tête, satisfait. – Tu as le cœur bon. Il ne reste plus qu’une épreuve.

Un éclair zébra le ciel. Lana se retrouva devant l’entrée d’une grotte sombre, d’où s’échappaient des gémissements étranges.

– C’est ici ta peur, expliqua le sorcier. Entre et affronte-la.

Lana recula, le souffle court. Elle pensa à tout ce qui pouvait se cacher dans l’ombre : monstres, cauchemars, ombres menaçantes… Mais elle serra Barnabé contre sa poitrine, inspira profondément et franchit le seuil.

À l’intérieur, les parois humides reflétaient la faible lumière. Les gémissements se firent plus clairs : des pleurs d’enfant. Lana avança, les jambes tremblantes, jusqu’à parvenir devant une alcôve où une silhouette se tenait, tête baissée.

– Qui es-tu ? demanda Lana.

La silhouette releva la tête, découvrant un garçonnet au visage blême et aux yeux pleins de larmes. Il tenait à la main une poupée à moitié brisée.

– C’est moi… c’est moi qui ai peur, balbutia-t-il. J’ai perdu ma poupée magique, et maintenant je ne peux plus dormir.

La peur de Lana se dissipa. Elle posa sa main sur l’épaule du garçonnet : – Viens, on va t’aider.

Ensemble, ils fouillèrent la grotte et retrouvèrent la poupée sous un tas de pierres. Le garçonnet esquissa un sourire timide.

– Merci… murmura-t-il.

– Nous sommes courageux, toi et moi, dit Lana en lui tendant la poupée.

Au même instant, une lumière éclatante emplit la grotte. Le sorcier apparut, mais son air sévère s’adoucit.

– Tu as affronté ta peur non pas pour toi, mais pour un autre. Voici ta récompense.

Il tendit la tétine à Lana. Le cristal rose scintilla intensément. Lana la prit avec émerveillement et styl aza un sourire radieux.

– Merci, dit-elle.

Le sorcier s’inclina. Puis, d’un geste, il fit disparaître son manteau noir, révélant un homme au visage doux, c’était l’ancien protecteur du village, revenu pour tester le courage des enfants.

Ensemble, ils regagnèrent Clairval. À l’instant où Lana posa la tétine sur sa table de chevet, une douce mélodie emplit l’air. Les habitants sortirent de leurs maisons et acclamaient la fillette au grand cœur.

Le maire du village, un homme rondouillard et jovial, prit la parole :

– Aujourd’hui, nous célébrons la bravoure de Lana, qui nous rappelle que le courage, la bonté et la générosité font la véritable magie.

Lana baissa les yeux, émue. Barnabé lui fit un clin d’œil.

Le soir venu, Lana s’endormit paisiblement, la tétine serrée contre ses lèvres, prête à rêver de nouvelles aventures. Et dans les étoiles, on jura que le cristal rose continuerait de briller, tant que les cœurs purs existeraient dans le village de Clairval.



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