Il était une fois, dans une forêt enchantée aux arbres lumineux, une jeune ballerine nommée Lucie. Lucie était petite, vive et toujours un peu timide. Elle rêvait de danser pour tous les habitants de la forêt. Ses chaussons roses brillaient comme des étoiles quand elle tournoyait sur la mousse douce, mêlant grâce et promesse.
Un matin, Lucie se réveilla avec un papillon posé sur l’épaule. Le papillon lui chuchota qu’un grand spectacle allait bientôt se tenir sous le chêne sacré. Lucie sentit son cœur bondir : elle voulait créer ce spectacle et faire sourire tous ses amis.
En traversant un tapis de feuilles dorées, la ballerine rencontra la princesse Élodie, une princesse au rire cristallin. Élodie portait une robe de soie légère et aimait chanter. « Je veux t’aider, Lucie, dit-elle d’une voix douce. Je peux poser ma voix sur ta danse ! » La ballerine sourit : elles formeraient un duo de rêve.
Plus loin, un grand cheval blanc galopait près d’un ruisseau. C’était Arion, un cheval loyal et protecteur. « Je suis fort et rapide, expliqua Arion. Je porterai la lumière sur ton chemin, Lucie. » Il hennit joyeusement et Lucie imagina un ruban de poussière d’étoiles au galop du cheval.
Tout près du ruisseau vivait Mistelle, la nymphe de l’eau. Elle avait de longs cheveux couverts de gouttes lucides et des yeux comme un lac tranquille. « Utilisons la magie de l’eau pour créer des reflets et des miroirs sous tes pas, proposa Mistelle en faisant jaillir quelques perles liquides du bout des doigts. » Lucie applaudit, émerveillée.
Les amis se regroupèrent au pied du chêne sacré. Lucie expliqua son idée : un ballet enchanté où danse, chant et lumières se mêleraient. Élodie applaudit, Arion piaffa, Mistelle fit danser l’eau. Tous voulaient donner le meilleur d’eux-mêmes.
Le groupe commença les répétitions. Chaque matin, Lucie travaillait un nouveau pas. Élodie apprenait une chanson. Arion s’entraînait à marcher au rythme du cœur de la forêt. Mistelle tordait l’eau en arabesques scintillantes. Les papillons et les oiseaux vinrent les écouter.
Un soir, alors que la lune se levait, Lucie réalisa qu’elle avait oublié la musique. Elle ouvrit grand les oreilles mais seul le bruissement du vent répondait. Un nuage épais couvrait les étoiles. Le temps pressait : demain était le grand jour.
La princesse Élodie prit la main de Lucie. « N’aie pas peur, Lucie. Ensemble, nous trouverons un air. » Les deux amies allèrent frapper à la porte d’un vieux chêne creux. À l’intérieur, un petit coffre de bois reposait sur un coussin de mousse.
Élodie ouvrit le coffre et découvrit une flûte en argent. « Cette flûte jouait la mélodie oubliée de la forêt », expliqua la princesse. Lucie souffla doucement dans l’embouchure. Une musique claire et pure s’éleva, semblable au chant des lucioles.
Le lendemain, tout le monde attendait près du grand chêne. Les animaux de la forêt, les fées et même un renard curieux s’étaient rassemblés. Lucie commença à danser. Élodie chanta la mélodie. Arion avança, entraînant un flot de poussière d’étoiles. Mistelle fit miroiter l’eau en mille éclats.
La forêt entière s’illumina. Les lucioles bondirent autour du groupe. Les arbres frémirent comme en applaudissant. Lucie tourna, sa jupe légère volait comme un nuage. Chaque pas faisait naître une petite fleur éphémère. Les amis étaient unis dans une ronde magique.
À la fin du spectacle, un silence émerveillé tomba. Puis tous crièrent « Bravo ! » Les étoiles dansèrent dans le ciel. Le vieux chêne laissa tomber une pluie de pétales argentés. Lucie reçut une couronne de brindilles d’or et de perles d’eau. Elle avait réalisé son rêve.
Heureuse et rassurée, Lucie découvrit qu’elle était plus confiante qu’elle ne l’avait cru. Elle remercia ses trois amis. Ensemble, ils avaient créé un trésor fait de musique, de danse et de lumière. La forêt enchantée n’oublierait jamais ce jour merveilleux, où une petite ballerine a fait briller tous les cœurs.