Il était une fois, au sommet d’une colline verdoyante, un grand château aux tours dorées et aux fenêtres scintillantes. On l’appelait le Château de l’Étoile, car, chaque nuit, la pleine lune se reflétait sur ses toits et dessinait des lumières comme d’innombrables étoiles. Dans ce lieu magique vivait une toute petite superhéros nommée Hilona. Hilona portait un costume bleu, rouge et or, orné d’une étoile brillante sur la poitrine. Elle avait de longs cheveux bruns qui dansaient derrière elle quand elle volait, et des yeux pleins de gentillesse. Dès qu’elle se réveillait, Hilona gambadait dans les couloirs tapissés de tapis épais. Elle accordait aux gargouilles un coup de balai, faisait courir un rayon de soleil dans les vitraux, et chantait pour réveiller les oiseaux des niches. Sa voix était douce comme un souffle de printemps. Tous au château aimaient Hilona pour sa générosité et sa bonne humeur contagieuse. Chaques matin, elle visitait le jardin suspendu. Là poussaient des fleurs aux mille couleurs : des roses mauves, des tulipes dorées, des lis argentés. Les parfums flottaient dans l’air comme un doux nuage. Hilona utilisait ses pouvoirs pour arroser les corolles délicates. Parfois, elle créait de petites bulles au-dessus des pétales. Les bulles éclataient en musique légère. Les abeilles dansaient autour, les papillons formaient un ballet élégant. Galopin, le cheval de la princesse, la suivait pas à pas. Il aimait grignoter l’herbe fraîche près des parterres. Galopin était un cheval à la robe blanche et au crin soyeux. Sa crinière tombait en vagues. Il hennissait comme pour dire bonjour à la superhéros. Non loin, dans la tour la plus haute, la princesse Mélina ouvrait ses fenêtres. Mélina était douce et rêveuse. Elle adorait raconter des histoires à sa peluche fée. Chaque soir, elle lisait un livre d’images. Elle dessinait des châteaux et des licornes. Sa peluche avait un petit bonnet rouge et des ailes de tissu. Elle était son amie pour la vie. Mélina déposait toujours un bol de fruits frais près de son lit. Elle laissait un bout de pain pour l’oiseau porte-bonheur du château. Voilà comment chaque journée commençait paisiblement. Un jour, alors que le soleil brillait fort, la princesse Mélina se prépara pour un bal. Elle enfila sa robe rose pâle et ses souliers de satin. Sur le plateau de marbre étincelait une couronne de perles roses et de petites pierres lumineuses. Cette couronne avait appartenu à son arrière-grand-mère. Elle rêvait de la porter au bal pour danser avec Hilona. Quand elle voulut poser la couronne sur sa tête, elle ne la trouva plus. Elle chercha sur la console de l’entrée, fouilla dans le panier à fleurs, scruta les recoins de la chambre. Rien. Un nuage de tristesse assombrit ses joues. Hilona accourut en volant. Elle voyait les larmes perler dans les yeux de Mélina. Sans hésiter, elle glissa à terre en douceur. « Ne t’inquiète pas, princesse », dit-elle avec douceur. « Ta couronne sera bientôt retrouvée. » Galopin arriva en trottinant. Il humait l’air, fasciné par l’odeur opulente des roses. Le trio sortit du château sous un grand arc de pierre sculpté. Sur la façade, des gargouilles semblaient veiller. Les portes majestueuses s’ouvrirent devant eux. Ils marchèrent sur un tapis de graviers blancs. Les petits cailloux crissaient sous leurs pas. Au loin, on apercevait la forêt enchantée. Hilona fit appel à son super-écoute. Elle tendit l’oreille et perçut un léger tintement, comme des perles qui roulent sur du marbre. « Écoutez ! » chuchota-t-elle. Mélina et Galopin se turent. Le son s’amplifia. Les trois amis suivirent cette piste musicale. Ils arrivèrent près du puits ancien. Des lianes de lierre en couvraient les parois. Hilona entendit le tintement juste au-dessus. Elle sauta, attrapa une liane, puis un arbre, et atteignit le rebord. À l’intérieur du puits, elle distingua quelques objets : des bouteilles vides, une épée rouillée… mais pas la couronne. Elle descendit prudemment en rappel, referma le couvercle du puits, et remonta. Les amis continuèrent leur route. Après le puits, ils traversèrent la bibliothèque royale. Les étagères montaient jusqu’au plafond. Une échelle en chêne roulait sur un rail. Hilona fit danser sa petite lampe magique. Le faisceau éclaira un recoin sombre. Au sol, elle remarqua une série de petites empreintes brillantes. Elles ressemblaient à des paillettes. « C’est la trace de la couronne ! » s’exclama-t-elle. Tous suivirent ces traces. Elles guidaient vers une porte de bois sculpté. La porte s’ouvrit sur une salle ronde. Au centre, une fontaine chantante versait de l’eau claire. L’eau coulait en notes cristallines. Des algues mobiles dansaient sous la surface. Au bord de la fontaine, Galopin s’arrêta. Il flaira une bouffée d’air étrange. Soudain, de l’ombre jaillit la sorcière Roussiline. Ses yeux étaient doux, mais son visage sévère. Elle tenait dans ses doigts la couronne brillante. Elle la regardait comme on admirerait un trésor précieux. « Rends-la à la princesse ! » lança Hilona d’une voix ferme, tout en gardant un ton rassurant. Roussiline hésita. Elle recula d’un pas. « Je… je croyais que c’était un simple bijou abandonné », balbutia-t-elle. Sa voix était tremblante. Elle baissa les yeux. Hilona posa une main compatissante sur son épaule fine. « Viens avec nous. Tu n’es pas seule ici. » Roussiline laissa échapper un petit soupir. La sorcière tendit la couronne à Mélina. Cette dernière s’agenouilla. Elle récupéra sa couronne, la plaça sur sa tête avec délicatesse. Le bijou s’illumina, comme s’il était heureux d’être de retour. La princesse sourit, les yeux brillants. « Merci, Roussiline », dit-elle doucement. La sorcière esquissa un sourire timide. Hilona proposa : « Pour fêter ça, organisons un goûter sous les lanternes. Tu pourras rester avec nous. » De retour dans la grande cour, on avait dressé une longue table. Des biscuits au miel, des gâteaux aux fruits, des jus frais attendaient. Les lanternes multicolores flottaient dans la nuit. Des guirlandes lumineuses s’enroulaient autour des arbres. Galopin piaffa de joie et but du jus de pomme rose. Roussiline s’émerveilla devant les chandeliers. Elle alluma quelques étincelles bleues dans les airs. Les enfants chantèrent, dansèrent, puis épuisés, ils s’endormirent sous les couvertures douces. Avant de regagner sa tour, la princesse Mélina offrit un médaillon en forme d’étoile filante à Hilona. « Pour te souvenir de ton courage et de ton grand cœur », dit Mélina. Hilona posa le médaillon près de son oreiller. Elle se coucha, le cœur léger. Elle pensa : « Aujourd’hui, j’ai sauvé un trésor et gagné une amie. Demain, j’inventerai de nouveaux jeux. » La lune veillait sur le château, chaque pièce brillait d’une douce lumière, et dans l’air flottait le parfum des roses. Tous s’endormirent, en attendant l’aube et de nouvelles aventures.