
Dans une forêt enchantée, perchée au sommet d’un grand chêne, se trouvait la petite cabane dans les arbres de Melya. Melya était une ballerine timide, douce et courageuse. Chaque matin, elle déroulait son tapis de danse sur la terrasse en bois, levait les bras, faisait des pirouettes et rêvait de créer un merveilleux spectacle pour tous les habitants de la forêt.
Un jour, Melya décida de relever un défi : organiser un grand spectacle de danse au clair de lune. Elle invita ses amis : l’Esprit gardien, une petite créature légère et protectrice, l’Enfant de la lune, un garçonnet aux yeux brillants et curieux, et son fidèle cheval doré, Galipette, rapide et joyeux.
« Je veux que notre spectacle illumine la nuit », expliqua Melya en souriant. L’Esprit gardien déploya ses ailes translucides pour suspendre des lanternes de fleurs. L’Enfant de la lune chanta une berceuse argentée pour attirer les étoiles. Galipette apporta des guirlandes de feuilles scintillantes.
Mais loin de là, un Magicien grincheux observait la forêt depuis sa tour d’obsidienne. Il n’aimait pas la danse, ni la joie partagée. Pour empêcher le spectacle, il jeta un sort : il effaça les couleurs de la clairière et fit tomber un brouillard gris.
Lorsque Melya arriva, elle ouvrit grands ses yeux : le sol était terne, les lanternes perdues dans la brume. Elle sentit son cœur se serrer, mais se souvint de son rêve.
« Nous ne pouvons pas abandonner », dit-elle en pressant les mains de ses amis. L’Esprit gardien souffla un vent chaud pour dissiper une partie du brouillard. L’Enfant de la lune fit danser un reflet d’argent sur les troncs pour guider les pas. Galipette trotta avec énergie pour rassembler les fleurs et redonner vie au décor.
Melya, encouragée, reprit ses positions et tourna en arabesque. À chaque pirouette, elle déposait une touche de couleur : un bleu délicat dans l’air, un rose tendre sous ses pas, un vert éclatant autour d’elle. Les couleurs reprenaient vie à mesure qu’elle dansait.
Le Magicien, témoin du prodige, sentit sa colère fondre. Il descendit de sa tour, les sourcils froncés. « Pourquoi persistes-tu dans la joie, petite ballerine ? » grogna-t-il.
Melya fit une révérence et répondit avec douceur : « Parce que la danse rassemble les cœurs et illumine les âmes. Chacun ici apporte sa lumière. »
Touché par son courage et sa gentillesse, le Magicien murmura une formule. Le brouillard gris se dissipa complètement, révélant la clairière aux mille teintes chatoyantes. Les lucioles se mirent à voltiger et la lune étendit ses rayons argentés.
Les créatures de la forêt arrivèrent en courant : faons, renards, oiseaux aux plumes irisées. Tous s’assirent en cercle pour admirer le spectacle. Melya prit une profonde inspiration, puis entama une danse gracieuse sur la musique douce de l’Enfant de la lune.
Les pas de Melya racontaient une histoire d’amitié et de confiance. À ses côtés, l’Esprit gardien virevoltait, esquissant des arabesques lumineuses. Galipette trottait en cadence, soulevant un nuage de pétales. Chacun montrait son talent, et ensemble, ils brillaient plus fort que jamais.
Lorsque la dernière note s’éteignit, un silence émerveillé enveloppa la clairière. Puis apparut un tonnerre d’applaudissements. Melya rougit de bonheur. Le Magicien s’avança, un petit sourire aux lèvres, et déposa autour de son cou un collier de perles scintillantes qu’il venait de créer.
« Pour te remercier, Melya, de m’avoir montré que la joie et l’entraide sont plus puissantes que la magie seule. »
Les yeux de Melya brillèrent. Elle remercia le Magicien, puis offrit un dernier tour de danse sous la pluie d’étoiles filantes. Les habitants de la forêt partirent le cœur léger, emportant dans leurs souvenirs la beauté du spectacle.
Au matin, la cabane dans les arbres n’avait jamais été aussi accueillante. Melya rangea son tutu, pensa à son collier de perles et sourit. Elle savait maintenant qu’avec ses amis, son courage et un peu de magie partagée, elle pouvait réaliser tous ses rêves.